tag:blogger.com,1999:blog-41206482412298983192024-02-07T06:06:41.958+01:00Philosophie des sciencesUn blog de vulgarisation pour la philosophie des sciencesQuentin Ruyanthttp://www.blogger.com/profile/18395553776256376317noreply@blogger.comBlogger44125tag:blogger.com,1999:blog-4120648241229898319.post-80471058174886418782021-09-03T11:17:00.041+02:002021-09-03T13:24:50.043+02:00Qu'est-ce qu'une explication scientifique ?<div style="float: right"><a title="Smithsonian Institution, Public domain, via Wikimedia Commons" href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Enrico_Fermi_at_the_blackboard.jpg"><img width="256" alt="Enrico Fermi at the blackboard" src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/2/2c/Enrico_Fermi_at_the_blackboard.jpg/256px-Enrico_Fermi_at_the_blackboard.jpg"></a></div>
<p>La notion d'explication est indéniablement centrale en science. Nous avons vu dans <a href="https://philosophiedessciences.blogspot.com/2020/07/methodes-et-inferences-scientifiques.html">l'article précédent</a> qu'elle est associée à un mode d'inférence particulier, l'abduction, ou inférence à la meilleure explication. On peut dire que le rôle principal des théories scientifiques, des modèles et des hypothèses est d'expliquer les phénomènes du monde, et donc que le but principal de la science est de produire des explications à ces phénomènes. </p><p>
En effet, une théorie scientifique ne se contente généralement pas de simplement décrire et classifier les phénomènes : elle les explique, par exemple en postulant des entités inobservables ou des lois qui les produisent (on explique la chute des corps en postulant des forces de gravitation). On a souvent tendance à penser que ce faisant, elles nous offrent une compréhension du monde plus profonde, moins superficielle que ne le ferait un simple compte rendu synthétique des régularités observables.</p><p>
Mais c'est quoi exactement expliquer ? Et pourquoi est-ce si important pour nous d'expliquer les choses ?</p><a href="https://philosophiedessciences.blogspot.com/2021/09/quest-ce-quune-explication.html#more">Plus d'infos »</a>Quentin Ruyanthttp://www.blogger.com/profile/18395553776256376317noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-4120648241229898319.post-15910295263773172202020-11-04T11:49:00.002+01:002020-11-11T00:41:31.405+01:00Varietiés de réalisme et anti-réalisme<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjG7Qpy2PFFT7heNN2UB_ObT-gOo2spxv4lmi74Rn4mgVZzI3eE9iNF-ZBQuueB9w-dYV4Rd9qKvJF6mkhFc1NiYWm4XIIaQayxDaVY1TOUvy0jpXnEV_91Ds1TmnOnHRzgSzakwHb7wL7a/s0/realisme.png" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" width="100%" data-original-height="766" data-original-width="795" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjG7Qpy2PFFT7heNN2UB_ObT-gOo2spxv4lmi74Rn4mgVZzI3eE9iNF-ZBQuueB9w-dYV4Rd9qKvJF6mkhFc1NiYWm4XIIaQayxDaVY1TOUvy0jpXnEV_91Ds1TmnOnHRzgSzakwHb7wL7a/s0/realisme.png"/></a></div>
Quentin Ruyanthttp://www.blogger.com/profile/18395553776256376317noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-4120648241229898319.post-16496296769547777512020-07-18T20:23:00.011+02:002020-08-18T16:56:38.509+02:00Méthodes et inférences scientifiques
<div style="float:left"><img src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/e/e6/Bible_and_Key_Divination.jpg/300px-Bible_and_Key_Divination.jpg"></div>
<p>
Comment raisonnent les scientifiques ? Qu'est-ce qui fait qu'on accepte ou rejette un théorie en science ? En quoi est-ce que les conclusions obtenues en science seraient plus crédibles que celles obtenues par d'autres moyens, par exemple celles qu'on tirerait en considérant que la Bible nous révèle systématiquement des vérités sur le monde ?
</p><p>
Une façon commune de répondre à ces questions consiste à invoquer LA méthode scientifique. Mais cette idée aura tendance à faire tiquer un philosophe des sciences. Existe-t-il vraiment une méthode proprement scientifique, quelque chose qui nous permettrait de distinguer strictement ce qui relève de la science et ce qui n'en est pas ?
</p>
<a href="https://philosophiedessciences.blogspot.com/2020/07/methodes-et-inferences-scientifiques.html#more">Plus d'infos »</a>Quentin Ruyanthttp://www.blogger.com/profile/18395553776256376317noreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-4120648241229898319.post-19006192794699665382020-06-11T09:26:00.009+02:002022-12-08T02:43:26.831+01:00La science est-elle objective ? (2) Contexte social et critiques féministes
<div style="float:right">
<img src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/a/aa/Franz_Joseph_Gall_leading_a_discussion_on_phrenology_with_fi_Wellcome_V0011105.jpg/396px-Franz_Joseph_Gall_leading_a_discussion_on_phrenology_with_fi_Wellcome_V0011105.jpg"></div>
<p>
On peut concevoir l'objectivité des sciences en terme de neutralité vis-à-vis de valeurs "contextuelles". Les intérêts politiques, privés, les valeurs morales ou culturelles, tout ceci ne devrait pas interférer avec son bon fonctionnement. C'est en tout cas ce que pensent les défenseurs de la rationalité scientifique.
</p><p>
Nous avons vu <a href="http://philosophiedessciences.blogspot.com/2020/06/la-science-est-elle-objective-1-valeurs.html">dans le dernier billet</a> les principales motivations pour mettre en doute cette façon de voir les choses. Les théories scientifiques ne sont jamais testées et sélectionnés que dans un cadre, un paradigme. Bien sûr, les observations et les succès expérimentaux entrent en compte au moment de choisir la bonne théorie ou la bonne hypothèse pour expliquer des phénomènes, mais ces éléments ne sont pas suffisants. La question centrale est donc de savoir quels autres critères entrent en jeu. Est-ce que l'évaluation d'une hypothèse est purement rationnelle, suivant des critères objectifs comme la simplicité des explications qu'elle nous offre, ou est-ce qu'elle est affectée par le contexte social ou par des intérêts particuliers ? Et si c'est le cas, est-ce un problème à éviter tant que faire se peut, ou est-ce un aspect inévitable et pas forcément si problématique de la science ?
</p><p>
Nous allons voir dans cette article les différentes manières de répondre à ces questions qui ont été proposées en philosophie des sciences.
</p><a href="https://philosophiedessciences.blogspot.com/2020/06/la-science-est-elle-objective-2.html#more">Plus d'infos »</a>Quentin Ruyanthttp://www.blogger.com/profile/18395553776256376317noreply@blogger.com7tag:blogger.com,1999:blog-4120648241229898319.post-68324730287654222712020-06-09T05:37:00.036+02:002022-12-08T03:05:06.159+01:00La science est-elle objective ? (1) Valeurs et paradigmes<p>
<div style="float:right"><img width="300" src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/8/84/Lens_Nikkor_50mm.jpg"></div>
<blockquote>
"La science est objective. Les théories scientifiques sont moralement neutres, ni bonnes ni mauvaises : seul ce qu'on en fait est bon ou mauvais. Il faut différencier science et technologie. La science pure, contrairement à la technologie, cherche seulement à donner des faits, à décrire ou comprendre le monde de manière désintéressée, pas à le changer. Refuser d'accepter les résultats scientifiques pour des raisons morales est irrationnel. Refuser de faire des recherches sur un sujet quelconque pour des raisons morales est également irrationnel : on ne perd rien à savoir la vérité."
</blockquote>
Vous vous reconnaissez peut-être dans ce type de discours. Ce sont des idées assez répandues, en particulier chez les défenseurs de la rationalité scientifique. En face d'eux certains diront :
<blockquote>
"Une théorie scientifique n'est qu'une façon de voir le monde parmi d'autres. Il n'y a pas de distinction tranchée entre science et technologie. La science est politique, idéologique, elle n'est jamais neutre. Les théories scientifiques sont des constructions sociales. Les résultats scientifiques ne correspondent pas à une vérité absolue, mais à une perspective socialement située. Il n'y a pas de faits absolus. Il convient d'évaluer sous un angle moral la recherche scientifique."
</blockquote>
"Post-modernes ! Relativistes !" S'écrieront les premiers (quand ils savent rester polis). "Scientistes !" Répondront les seconds. Si vous fréquentez un peu les réseaux sociaux, il ne vous sera pas difficile d'imaginer que cela donne lieu à des débats houleux, parfois initiés par l'actualité politique ou scientifique.
</p><p>
Je vous propose ici de prendre un peu de recul et de réfléchir à ces questions de manière dépassionnée, du moins tant que faire se peut, en évitant de caricaturer l'un ou l'autre des partis.
</p><a href="https://philosophiedessciences.blogspot.com/2020/06/la-science-est-elle-objective-1-valeurs.html#more">Plus d'infos »</a>Quentin Ruyanthttp://www.blogger.com/profile/18395553776256376317noreply@blogger.com11tag:blogger.com,1999:blog-4120648241229898319.post-89043343228877828402020-02-06T21:07:00.000+01:002020-02-06T21:09:03.778+01:00Livre à paraître : Modal Empiricism<p>Je suis sous contrat avec Springer pour publier une version de ma thèse de doctorat en anglais cette année. L'intitulé est "Modal Empiricism: Interpreting Science Without Scientific Realism". J'y défend une manière de comprendre le fonctionnement des sciences et d'interpréter leur contenu qui n'est pas réaliste, mais qui s'appuie fortement sur l'idée qu'il y a du possible et des contraintes sur le possible dans le monde (à mon avis le meilleur compromis dans le débat).</p><p>
Il s'agit d'une version condensée, donc plus courte de la thèse (celle-ci comprenait une revue extensive de la littérature et des chapitres programmatiques qui n'y figureront pas). C'est aussi une meilleure version. Une bonne partie de mon travail de thèse a été publiée dans des revues académiques, ce qui veut dire que j'ai reçu de nombreux commentaires. J'ai aussi poursuivi mes recherches après le doctorat sur le thème de la représentation scientifique. Tout ça m'a permit d'affiner mes positions</p><p>Si vous voulez en savoir plus sur le contenu, vous pouvez consulter<a href="http://www.philomedia.be/philosophie-des-sciences-lempirisme-modal-par-quentin-ruyant/"> cet article chez PhiloMedia</a> ou pour encore plus de détails mon blog en anglais <a href="http://modalempiricism.blogspot.com">Modal Empiricism</a>. J'ai hâte que le livre soit publié, et j'espère que vous serez nombreux à me lire !</p>
Quentin Ruyanthttp://www.blogger.com/profile/18395553776256376317noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4120648241229898319.post-35483496131194666672019-09-09T19:02:00.001+02:002020-11-11T00:53:55.780+01:00Ethique et méta-éthique<div style="float: left"><a title="Giovanni Battista Zelotti
[Public domain], via Wikimedia Commons" href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Gian_Battista_Zelotti_-_Time,_the_Virtues,_and_Envy_Freed_by_Evil_-_WGA25963.jpg"><img width="256" alt="Gian Battista Zelotti - Time, the Virtues, and Envy Freed by Evil - WGA25963" src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/d/de/Gian_Battista_Zelotti_-_Time%2C_the_Virtues%2C_and_Envy_Freed_by_Evil_-_WGA25963.jpg/256px-Gian_Battista_Zelotti_-_Time%2C_the_Virtues%2C_and_Envy_Freed_by_Evil_-_WGA25963.jpg"></a></div><p>Il est un aspect des sciences que je n’ai pas encore abordé sur ce blog, à savoir l’éthique des sciences. J’espère y remédier prochainement, mais aujourd’hui, je souhaite m’intéresser (comme de coutume à cette époque de l’année) à une question qui est issue d'un autre domaine de la philosophie. Je vais donc parler de méta-éthique.</p><p>
Derrière ce terme pompeux se cache la partie de la philosophie qui s’intéresse à la question du bien et du mal, de manière abstraite : elle ne cherche pas à savoir ce qui est bien ou mal dans un cas particulier, pas même en général, mais plutôt : comment comprendre ou interpréter les discours moraux, les discours sur les valeurs ? Que veut-on dire quand on dit que quelque chose est « bien », ou qu’il « faut » que ce soit ainsi ?</p><p>Vous pouvez répondre au sondage en fin d'article après l'avoir lu !
</p><a href="https://philosophiedessciences.blogspot.com/2019/09/ethique-et-meta-ethique.html#more">Plus d'infos »</a>Quentin Ruyanthttp://www.blogger.com/profile/18395553776256376317noreply@blogger.com10tag:blogger.com,1999:blog-4120648241229898319.post-4875191939594235952019-03-15T20:13:00.000+01:002019-03-15T20:59:39.468+01:00Une carte des corrélations entre positions philosophiques<p>Bourget et Chalmers ont réalisé il y a plusieurs années un <a href="https://philpapers.org/surveys">sondage</a> auprès de philosophes pour connaître leur position sur un ensemble de questions philosophiques, suivi d'un <a href="https://link.springer.com/article/10.1007/s11098-013-0259-7">article analysant les résultats</a>.
Ce sondage permet non seulement de savoir quelles sont les positions dominantes en philosophie contemporaine, mais aussi de quelles manière elles sont corrélées, au sens où les philosophes qui acceptent l'une sont plus susceptibles d'accepter également l'autre.
</p><p>
J'ai réalisé à l'aide du logiciel Inkscape une infographie qui représente ces corrélations (ma carte a été relayée récemment par <a href="http://dailynous.com/2019/03/13/map-correlated-philosophical-positions/">Daily Nous</a>). La méthode que j'ai utilisé est la suivante : une ligne pleine entre deux positions indique que l'une d'elle est la plus corrélée à l'autre. Les secondes et troisièmes plus corrélées sont représentées par des lignes en pointillé. J'ai utilisé cette méthode (plutôt que de représenter les plus fortes corrélations toutes positions confondues) afin de m'assurer que toutes les positions soient présentes et reliées sur le graphe. La force des corrélations est représentée par l'épaisseur des lignes et le taux d'adhésion par la couleur des boîtes. Voici la carte (cliquer pour agrandir) :
</p>
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj3U8n3Ev_njGoSfEPzThvZtnmXADdbQfXDDsu-a9o_PKzXGhRVI5v7UB9ogJYizfAHlM-INqDplrmPPFziSLP1znuPbCqVoM6hOSkn-uBThnJY5DzySP8AQUf6Fo0t7EYzSihgc3mla0Zi/s1600/philomap.png" imageanchor="1" ><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj3U8n3Ev_njGoSfEPzThvZtnmXADdbQfXDDsu-a9o_PKzXGhRVI5v7UB9ogJYizfAHlM-INqDplrmPPFziSLP1znuPbCqVoM6hOSkn-uBThnJY5DzySP8AQUf6Fo0t7EYzSihgc3mla0Zi/s1600/philomap.png" data-original-width="1600" data-original-height="1122" width="400" /></a>
<p>
On voit quelques "îlots philosophiques" se dégager sur le graphe : un îlot internaliste et un autre externaliste au centre (nous avions parlé <a href=2http://philosophiedessciences.blogspot.com/2017/09/la-philosophie-du-langage.html">d'externalisme sémantique ici</a>), un en faveur de la connaissance a priori et un autre en sa défaveur sur les côtés gauche et droit (nous avions parlé de <a href="http://philosophiedessciences.blogspot.com/2016/01/la-philosophie-des-lumieres-empirisme.html">rationalisme et d'empirisme ici</a>), en bas un îlot réaliste moral, un îlot réaliste scientifique, et en haut un îlot qui regroupe anti-réalisme moral et scientifique (voir <a href="http://philosophiedessciences.blogspot.com/2014/04/les-electrons-existent-ils-2.html">l'article sur le réalisme</a>), enfin sur les coins opposés un îlot physicaliste et un autre anti-physicaliste (voir <a href="http://philosophiedessciences.blogspot.com/2018/08/la-philosophie-de-lesprit.html">l'article sur la philosophie de l'esprit</a>).
</p><p>
Si l'on tient compte des secondes et troisièmes corrélations, on peut penser que le réalisme en général a plus d'affinité avec les positions externaliste et rationaliste, cette dernière ayant pour sa part des affinités avec l'anti-physicalisme, et inversement pour les positions opposées. Se dessine en quelque sorte une région plutôt métaphysique et une autre plutôt sceptique. À mon sens ce graphe est intéressant parce qu'il permet de visualiser les grands clivages philosophiques, et ce qui fait que les débats se poursuivent encore aujourd'hui.</p>Quentin Ruyanthttp://www.blogger.com/profile/18395553776256376317noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4120648241229898319.post-17314504783973045142018-10-07T11:53:00.000+02:002018-10-07T14:22:05.481+02:00Empirisme et réalisme scientifique : résumé de thèsePour ceux d'entre vous qui :
<ul><li>s'intéressent à la question du réalisme scientifique (les théories scientifiques sont-elles
vraies, ou seulement utiles ?), à l'empirisme (nos connaissances sont uniquement justifiées par
l'observation/l'expérience) et à la tension entre les deux</li>
<li>veulent savoir à quoi peut ressembler une thèse en philosophie de sciences aujourd'hui</li>
</ul>
<p>Julien Lecomte me fait l'honneur de publier sur son site <a href="http://www.philomedia.be">PhiloMedia</a> un résumé très abordable de ma thèse de doctorat, rédigé par mes soins (et édité par les siens). Une bonne partie du résumé introduit le débat entre réalisme et empirisme. En fin d'article, la question de l'utilité de la philosophie (et de ce type de thèse) est évoquée.</p>
<a href="http://www.philomedia.be/philosophie-des-sciences-lempirisme-modal-par-quentin-ruyant/">C'est par ici !</a>
<div style="text-align: center">
<a href="http://www.philomedia.be/philosophie-des-sciences-lempirisme-modal-par-quentin-ruyant/" imageanchor="1"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhwH-QeryRjDuMAhxijlPXTXi6l4X9gNvEMvx5x9CxfyCBCq7NQERK608gi1NVbEXqd8CQwydnI0l6pgEdtS2XBWnsW7lxVbOEtt50Sv-Vw8bOi70umw8itxWpS1ANR2v_apmWMRBQJ3_fE/s1600/11465.jpeg" data-original-width="640" data-original-height="427" width="320"/></a></div>
Quentin Ruyanthttp://www.blogger.com/profile/18395553776256376317noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-4120648241229898319.post-49467929938143034772018-08-30T22:05:00.001+02:002018-09-06T16:20:59.230+02:00La philosophie de l'esprit<div style="float: right"><a href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Point_Zero_Experiment.jpg#/media/File:Point_Zero_Experiment.jpg"><img src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/5/54/Point_Zero_Experiment.jpg" alt="Point Zero Experiment.jpg" width="245"></a></div>
<p>Prenons, d’un côté, une description scientifique du monde : on y trouve des particules, des molécules, des cellules vivantes, des processus physiques ou biologiques, dont on pense qu'ils peuvent expliquer la plupart des phénomènes observables dans la nature. On peut qualifier ce type de description de description « à la troisième personne », c’est-à-dire qu’elles ne dépendent pas d’un point de vue particulier sur le monde : admettons que c'est une description objective de ce qu'il y a dans le monde. Et prenons, de l’autre côté, notre expérience « à la première personne » : nos sensations visuelles, auditives, nos émotions, nos pensées et représentations, nos intentions et nos désirs. Ces choses là sont subjectives, relatives à un point de vue particulier sur le monde : le nôtre.</p><p>Est-il possible de réconcilier ces deux mondes, ou, plutôt, ces deux points de vue sur le monde, d’en rendre compte de manière unifiée ? Est-il possible d’expliquer la conscience et l’intentionnalité sur la base d’une description « à la troisième personne », comme d'un ensemble de particules, de neurones peut-être, ou bien ce type de description est-il nécessairement incomplet ? Comment ces deux types de descriptions sont-ils liés : quelle est la place de la conscience dans la nature ?</p><p>
C’est là le type de question que se pose la philosophie de l’esprit. Il serait possible d’y consacrer un blog entier (je conseille d’ailleurs à ce sujet <a href="http://www.francoisloth.com/">l'excellent blog de François Loth</a>) mais je vais en proposer dans cet article une brève introduction qui permettra de saisir l’état du débat contemporain. Commençons par présenter les problèmes que pose la conscience, avant d'en détailler quelques solutions possibles.</p><a href="https://philosophiedessciences.blogspot.com/2018/08/la-philosophie-de-lesprit.html#more">Plus d'infos »</a>Quentin Ruyanthttp://www.blogger.com/profile/18395553776256376317noreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-4120648241229898319.post-51124477660747144962017-09-19T15:24:00.002+02:002018-02-17T14:07:38.440+01:00La philosophie du langage<p><div style="float: left" »><a title="Pieter Brueghel the Elder [Public domain], via Wikimedia Commons" href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File%3APieter_Bruegel_the_Elder_-_The_Tower_of_Babel_(Vienna)_-_Google_Art_Project_-_edited.jpg"><img width="375" alt="Pieter Bruegel the Elder - The Tower of Babel (Vienna) - Google Art Project - edited" src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/f/fc/Pieter_Bruegel_the_Elder_-_The_Tower_of_Babel_%28Vienna%29_-_Google_Art_Project_-_edited.jpg/375px-Pieter_Bruegel_the_Elder_-_The_Tower_of_Babel_%28Vienna%29_-_Google_Art_Project_-_edited.jpg"></a></div>
Comme de coutume, je profite de la fin de l’été pour rédiger des articles qui touchent à des problématiques philosophiques plus générales, ou différentes, de la philosophie des sciences. Ainsi nous avions parlé les dernières années de <a href="http://philosophiedessciences.blogspot.fr/2014/09/la-connaissance.html">la connaissance</a>, de <a href="http://philosophiedessciences.blogspot.fr/2014/08/la-verite.html">la vérité</a>, de <a href="http://philosophiedessciences.blogspot.fr/2015/08/les-paradoxes-de-lidentite.html">l’identité</a>… Aujourd’hui, je vous propose de parler du langage.</p><p>
La philosophie du langage est particulièrement importante pour plusieurs raisons. D’abord, parce que beaucoup de querelles philosophiques peuvent paraître purement verbales : OK, nous débattons depuis des heures, mais savons nous seulement de quoi nous parlons ? Est-ce que nous ne mettons pas simplement des choses différentes derrière les mêmes mots ? Il faudrait, avant de débattre, s’assurer que nous attribuons la même signification aux mêmes termes : commencer par « définir » nos termes. Mais quelle est la signification de « signification » ?</p><p> C’est là toute la question de la philosophie du langage, et on verra que cette idée, qu'on puisse ainsi définir nos termes de manière purement conventionnelle, assis dans un fauteuil, voire qu'une phrase ait une signification en dehors d'un contexte, ne va pas de soi.</p><p>
Ceci dit, il semble bien y avoir une caractéristique importante de tout questionnement sur le langage, et qui constitue la seconde raison pour laquelle la philosophie du langage est centrale : la question de la signification, c’est, en fait, la question générale du rapport de nos représentations au monde. Car quand on juge qu’une querelle est purement verbale, qu’un désaccord est superficiel parce qu’il porte uniquement sur des différences de signification, ce qu’on veut dire par là, c’est qu’on n’est pas forcément en désaccord sur <em>le monde</em>.</p><a href="https://philosophiedessciences.blogspot.com/2017/09/la-philosophie-du-langage.html#more">Plus d'infos »</a>Quentin Ruyanthttp://www.blogger.com/profile/18395553776256376317noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4120648241229898319.post-33545150951512859052016-10-17T22:21:00.000+02:002016-10-17T22:21:25.318+02:00Bruxelles 22 octobre 2017<p>Je serai à <a href="http://brussels.skepticsinthepub.org/Event.aspx/9115/La-philosophie-estelle-utile-">Bruxelles ce samedi 22 octobre</a> (au bar "La fleur en papier doré") pour parler des rapports entre philosophie et science. Ci-dessous le texte de ma présentation.</p><a href="https://philosophiedessciences.blogspot.com/2016/10/bruxelles-22-octobre-2017.html#more">Plus d'infos »</a>Quentin Ruyanthttp://www.blogger.com/profile/18395553776256376317noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-4120648241229898319.post-9069434219325431602016-09-12T19:32:00.000+02:002016-09-28T19:31:08.914+02:00Observation et expérimentation<div style="float: right"><a title="By Woodwalker, with a retouche by Poxnar [CC BY-SA 3.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0)], via Wikimedia Commons" href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File%3AEagle(owl)-eye_-_modified.JPG"><img width="303" alt="Eagle(owl)-eye - modified" src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/e/e9/Eagle%28owl%29-eye_-_modified.JPG/303px-Eagle%28owl%29-eye_-_modified.JPG"></a></div>
<p><em>
Cet article a été rédigé en grande partie sur la base du livre « <a href="https://www.youtube.com/watch?v=U2wHpWQv1GI">L'observation scientifique</a> » de Vincent Israël Jost, que je conseille aux lecteurs souhaitant approfondir ces questions.</em></p><p>L'une des caractéristique importante de la science est la méthode par laquelle elle parvient à produire une connaissance du monde. S'il n'est pas certain qu'il existence une unique méthode scientifique partagée par toutes les disciplines, de la sociologie à la physique, on peut au moins s'accorder sur un point : la confrontation systématique à l'expérience, par nos observations, y joue un rôle central. Pour cette raison, il peut être intéressant de se pencher philosophiquement sur la notion d'observation scientifique, et sur l'expérimentation en général.</p><p>
« Observation » est un terme du langage courant qui fait référence à la perception directe de phénomènes par la vision. On peut imaginer que cette notion était pertinente en science il y a quelques siècles, quand, en effet, les scientifiques observaient la nature à l’œil nu pour confirmer leurs théories, ou utilisaient des instruments comme les loupes et les lunettes qu'on conçoit assez facilement comme de simples extensions de notre vision naturelle. Mais aujourd'hui ? Quand une équipe du CERN affirme avoir observé le boson de Higgs, il ne s'agit certainement pas d'une observation directe : la complexité des appareillages et des traitements informatiques est telle que, finalement, ce ne sont jamais que des rapports produits par des ordinateurs que nous observons directement, et finalement, l'observation au sens originel, à l’œil nu, ne joue qu'un rôle minime, en bout de chaîne, dans les expériences du CERN. </p><p>
De manière général, on a vu se développer de manière importante au 20ème siècle l'instrumentation scientifique : nous savons désormais détecter des rayons X ou infrarouge par exemple, et ceci nous permet d'observer les os de notre corps sans procéder à une dissection. La technique nous permet à la fois d'étendre le champ de ce qui est observable, c'est à dire de découvrir de nouveaux phénomènes, et d'offrir de nouvelles perspectives ou de nouveaux accès sur des phénomènes ou objets déjà connus (comme les os).</p><p>
<div style="float: left"><a title="By Internet Archive Book Images [No restrictions], via Wikimedia Commons" href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File%3AA_text-book_of_radiology_(1915)_(14571034679).jpg"><img width="350" alt="A text-book of radiology (1915) (14571034679)" src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/1/17/A_text-book_of_radiology_%281915%29_%2814571034679%29.jpg/350px-A_text-book_of_radiology_%281915%29_%2814571034679%29.jpg"></a></div>
On a vu également, plus récemment, se développer l'informatisation des instruments : les images issues des télescopes ou des microscopes passent désormais par des capteurs qui les convertissent en données numériques. Ces données peuvent être traitées, puis restituées sous forme d'images ou de graphes sur des écrans d'ordinateur, parfois avec des couleurs artificielles destinées à nous faire voir des choses qu'on ne pourrait normalement voir à l’œil nu. Le traitement numérique sert à nettoyer les données (à éliminer le bruit), à les sélectionner, à les interpréter (en leur appliquant par exemple des équations théoriques), à les présenter…</p><p>
Tous ces aspects introduisent des couches intermédiaires entre les phénomènes que nous mesurons et l'observation directe, et nous éloignent de l'idéal de la confrontation directe à l'expérience, dont l'exemple typique est l'observation à l’œil nu, que les philosophes entretenaient traditionnellement avant ces développements techniques.</p><p>
Dans cet article nous allons commencer par nous interroger sur cette notion idéal d'observation directe. Nous allons voir qu'elle n'a vraiment rien d'évident. Puis nous nous pencherons sur tous les problèmes que soulève une notion d'observation étendue aux instruments. Finalement la question pourrait être : où s'arrête l'observation, et où s'arrête la théorie ? Et il n'existe aucune réponse claire à cette question : théorie et observation sont, en général, mêlées l'une à l'autre et ne sont pas vraiment séparables.</p><a href="https://philosophiedessciences.blogspot.com/2016/09/observation-et-experimentation.html#more">Plus d'infos »</a>Quentin Ruyanthttp://www.blogger.com/profile/18395553776256376317noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-4120648241229898319.post-56403094607989382372016-08-24T09:43:00.000+02:002016-08-24T09:55:06.987+02:00L'empirisme modalEtant en période de rédaction de thèse, je n'ai plus énormément de temps pour poster ici. Mais j'ai ouvert un <a href="http://modalempiricism.blogspot.fr/">nouveau blog</a> destiné à présenter en anglais, de manière informelle, le contenu de ma thèse (qui, elle, sera en français). Voir également <a href="http://ungraindesable.blogspot.fr/2016/06/lempirisme-modal_25.html">ici</a> pour une présentation plus succinte en français.</p><p>Vous trouverez également <a href="http://ungraindesable.blogspot.fr/2016/03/la-philosophie-inutile-depassee-par-les.html">ici</a> un article (un peu polémique) sur les rapports entre philosophie et science.</p>Quentin Ruyanthttp://www.blogger.com/profile/18395553776256376317noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4120648241229898319.post-51210672457571151352016-06-03T19:19:00.000+02:002016-06-07T10:22:57.248+02:00Réduction et émergence<p><em>Voilà un moment que je n'ai pas posté sur ce blog, principalement par manque de temps (je suis en phase de rédaction de thèse). Toutefois pour ne pas le laisser à l'abandon, je m'autorise cet article sur le thème de la réduction et de l'émergence.</em></p><p>
<div style="text-align: center"><a href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Eisberge.jpg#/media/File:Eisberge.jpg"><img alt="Eisberge.jpg" src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/9b/Eisberge.jpg"></a></div>
Qu'est-ce qu'il y a dans le monde ? A première vue plein de choses : des objets (ceux de la vie courante), des êtres vivants. Ceux-ci ont des propriétés : leurs formes, leurs couleurs, ou, pour les êtres vivants, leur appartenance à une espèce par exemple. </p><p>Si on y regarde de plus près, on verra que les êtres vivants sont composés de cellules. Ces dernières sont elle-même constituées de différentes protéines et d'autres molécules. A en croire la physique et la chimie, ces molécules sont des arrangements particuliers d'atomes, et enfin au niveau le plus fondamental, de particules comme les électrons et les quarks, qui composent l'ensemble des objets que nous pouvons observer. Mais on trouve également dans le monde des entités mentales, comme des croyances et des désirs (et peut-être des entités plus abstraites, comme des institutions, des banques, des états), et celles-ci ont de nouvelles propriétés particulières. On peut se demander si nos états mentaux sont eux aussi composés de particules physiques, et si oui, en quel sens. </p><p>Tous ces objets existent-ils "vraiment" ? Nous ne parlons pas ici de la question du <a href="http://philosophiedessciences.blogspot.be/2014/04/les-electrons-existent-ils-12-realisme.html">réalisme</a>, auquel nous avons déjà consacré un article, mais plutôt, assumant le réalisme, de la question de savoir si ces objets existent de manière primitive, s'ils jouent un rôle propre dans la fabrique du monde, ou si, finalement, ils ne seraient "rien de plus" que des arrangements de matière, de particules physiques, qui à elles seules constitueraient "tout ce qui existe". C'est en fait la question du réductionnisme.</p><a href="https://philosophiedessciences.blogspot.com/2016/06/reduction-et-emergence.html#more">Plus d'infos »</a>Quentin Ruyanthttp://www.blogger.com/profile/18395553776256376317noreply@blogger.com18tag:blogger.com,1999:blog-4120648241229898319.post-55532207189360989372016-01-15T16:27:00.002+01:002016-01-17T16:56:31.004+01:00La philosophie des lumières : empirisme et rationalisme<p>L'année 2015 a été proclamée <a href=" http://www.cnrs.fr/fr/une/actus/2015/2015-annee-lumiere.html">année internationale de la lumière</a> par l'ONU. D'aucuns jugeront qu'elle n'a pas tenu ses promesses tant on a connu d'années moins sombres, et je ne les contredirai pas sur ce point. En tout cas il y a certainement une promesse qui n'aura pas été tenue, qui est celle que je m'étais faite à moi même de publier pour l'occasion un article sur ce blog sur le thème de la philosophie des lumières. Qu'à cela ne tienne, 2016 y remédiera avec ce premier article de l'année consacré au débat entre rationalisme et empirisme.</p>
<div style="text-align: center"><a title="By Ibrahim Iujaz from Rep. Of Maldives (hey son, get out of the clouds) [CC BY 2.0 (http://creativecommons.org/licenses/by/2.0)], via Wikimedia Commons" href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File%3ACloud_in_the_sunlight.jpg"><img width="512" alt="Cloud in the sunlight" src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/8/81/Cloud_in_the_sunlight.jpg/512px-Cloud_in_the_sunlight.jpg"></a></div><a href="https://philosophiedessciences.blogspot.com/2016/01/la-philosophie-des-lumieres-empirisme.html#more">Plus d'infos »</a>Quentin Ruyanthttp://www.blogger.com/profile/18395553776256376317noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-4120648241229898319.post-10910147569461863362015-11-16T12:37:00.001+01:002015-11-16T12:37:17.149+01:00Index thématiqueJe viens d'ajouter un <a href="http://philosophiedessciences.blogspot.fr/p/blog-page.html">index thématique</a> de tous les articles de ce blog. Il contient déjà le tout dernier article sur <a href="http://philosophiedessciences.blogspot.fr/2015/11/lidentite-des-particules-en-physique.html">l'identité de particules en physique</a>, et sera mis à jour à chaque nouvelle publication.
Quentin Ruyanthttp://www.blogger.com/profile/18395553776256376317noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4120648241229898319.post-58554484369658813452015-11-15T19:35:00.000+01:002015-11-15T23:26:41.499+01:00L'identité des particules en physique<p>Nous avons vu dans les deux <a href="http://philosophiedessciences.blogspot.fr/2015/08/les-paradoxes-de-lidentite.html">articles</a> <a href="http://philosophiedessciences.blogspot.fr/2015/10/les-individus-en-biologie.html">précédents</a> que la notion d'identité n'est pas sans poser des difficultés. Est-ce que la statue et le bloc d'argile dont ils sont constitués sont le même objet, alors qu'ils ont des propriétés différentes ? Est-ce qu'un nuage est un objet alors que ses contours sont indéterminés ? Est-ce que l'identité survit quand on remplace certaines parties des objets, ou quand on les désassemble puis les ré-assemble ? Quels sont les objets pertinents de la biologie : les organismes, les groupes d'organismes, ou seulement les gènes ?</p><p>
<div style="float: right"><a href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:BubbleChamber-fnal.jpg#/media/File:BubbleChamber-fnal.jpg"><img alt="BubbleChamber-fnal.jpg" src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/3/3d/BubbleChamber-fnal.jpg/390px-BubbleChamber-fnal.jpg"></a></div>
On pourrait être tenté de rejeter ces problèmes d'un revers de la main en se reposant sur un niveau plus fondamental : celui de la physique. Il n'y a peut-être pas "vraiment" d'objets tels que les nuages, les bateaux, les statues, les castors ou les colonies de fourmi : tout ça ne serait qu'une façon de voir utile. En fait, ce qui existerait "vraiment" dans le monde, ce serait des arrangements de particules, des atomes, des molécules, et ces arrangements prendraient parfois pour nous la forme d'être vivants, d'artefact ou de nuages, mais il ne faudrait pas y voir quelque chose de fondamental. Pour savoir ce qui existe dans le monde, il faudrait nous tourner vers la physique : elle seule nous renseignerait sur ce que sont les objets ultimes de la réalité et les lois auxquelles ils obéissent, et le reste, ce serait, disons, de la collection de timbre.</p><p>
C'est ce qu'on appelle le réductionnisme. Je ne désespère pas d'en parler un jour sur ce blog, mais ce n'est pas l'objet de cet article. Aujourd'hui nous n'allons pas nous demander si tout se réduit à la physique, mais plutôt s'il existe vraiment des objets fondamentaux en physique. Et on va voir que ça n'a rien d'évident, si bien que même si l'on est réductionniste, on n'a pas pour autant sauvé l'idée qu'il existe des objets dotés d'une identité dans le monde.</p><a href="https://philosophiedessciences.blogspot.com/2015/11/lidentite-des-particules-en-physique.html#more">Plus d'infos »</a>Quentin Ruyanthttp://www.blogger.com/profile/18395553776256376317noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-4120648241229898319.post-45636365524064073472015-10-09T16:54:00.000+02:002015-11-15T20:18:20.982+01:00Les individus en biologie<div style="float: left"><a title="By Edmund Beecher Wilson [Public domain], via Wikimedia Commons" href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File%3AWilson1900Fig2.jpg"><img width="229" alt="Wilson1900Fig2" src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/3/37/Wilson1900Fig2.jpg/229px-Wilson1900Fig2.jpg"></a></div>
<p>Nous avons parlé dans le dernier article des problèmes philosophiques liés à la notion d'identité. Pour poursuivre cette thématique, intéressons-nous à la question de l'individualité en biologie.</p><p>
Les biologistes parlent de toutes sortes d'objets dans leurs disciplines : des organismes vivants, bien sûr, mais aussi des organes, des cellules, des gènes... Ou encore, des populations, des troupeaux, des clades ou espèces, des écosystèmes. </p><p>
A première vu, le niveau d'organisation principal du vivant semble être celui des organismes. Il semble que les autres entités peuvent être définies soit comme des parties d'organismes, soit comme des groupes d'organismes. Peut-être ces derniers constitueraient donc les individus fondamentaux de la biologie, les autres en dépendant pour leur identité.</p><p>
Avant de se demander si c'est vraiment le cas, commençons par nous demander ce qu'est un organisme.</p><a href="https://philosophiedessciences.blogspot.com/2015/10/les-individus-en-biologie.html#more">Plus d'infos »</a>Quentin Ruyanthttp://www.blogger.com/profile/18395553776256376317noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4120648241229898319.post-88372255190239853802015-08-26T15:31:00.001+02:002015-08-26T18:56:30.876+02:00Les paradoxes de l'identité<p>
<div style="float: right"><a href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Ciuru.jpg#/media/File:Ciuru.jpg"><img width="175" alt="Ciuru.jpg" src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/0/02/Ciuru.jpg"></a></div>
La notion d'identité, ou d'individu, est assez intuitive et assez centrale dans notre compréhension du monde. Pourrait-on avoir une connaissance du monde si l'on était incapable d'identifier des objets ou des individus persistant dans le temps ? La notion d'identité est centrale y compris en mathématiques : pour compter des objets, il faut déjà pouvoir les identifier... Enfin on se conçoit nous-même comme des individus : d'un jour à l'autre, d'un instant à l'autre, nous sommes toujours la même personne. C'est, semble-t-il, un aspect essentiel de notre expérience.</p><p>
Pourtant la notion d'identité, aussi importante soit-elle, ne va pas sans poser des difficultés. Sur quoi est-elle fondée exactement ? Qu'est-ce qui fait qu'un objet est le même au cours du temps, quels sont les critères d'identification ? On peut aussi se demander : qu'est-ce qui fait qu'un objet reste le même quand on envisage d'autres mondes possibles ? Si par exemple je dis : "si j'étais riche, j'achèterais un yacht". C'est ce qu'on appelle un énoncé contre-factuel (il envisage une situation qui n'est pas actuelle). Mais on pourrait me répondre : "si tu étais riche, tu ne serais pas la même personne mais quelqu'un d'autre". Étant donné que les énoncés contre-factuels sont très fréquents dans le raisonnement scientifique, cette question a première vue métaphysique a son importance quand il s'agit d'analyser le discours scientifique.</p><p>
En philosophie, on parle d'individu de manière général pour les objets dotés d'une identité (pas seulement les personnes). Une idée assez intuitive est d'assimiler l'identité des objets concrets à leur constitution matérielle. Ce qui fonde l'individu, c'est ce dont il est constitué : les atomes et molécules qui le composent. Mais différents paradoxes menacent cette idée simple. Nous pouvons les illustrer par quelques expériences de pensée.</p><a href="https://philosophiedessciences.blogspot.com/2015/08/les-paradoxes-de-lidentite.html#more">Plus d'infos »</a>Quentin Ruyanthttp://www.blogger.com/profile/18395553776256376317noreply@blogger.com8tag:blogger.com,1999:blog-4120648241229898319.post-59552360152430034052015-08-16T19:09:00.000+02:002015-08-16T19:09:49.730+02:00A lire ailleurs : histoires consistantes et logique quantique<p>
<div style="float: left">
<a href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Focal_stability.png#/media/File:Focal_stability.png"><img alt="Focal stability.png" width="220" src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/8/87/Focal_stability.png"></a>
</div>
Je signale un article de vulgarisation sur mon autre blog, que je juge un peu trop spécifique pour le faire paraître ici, mais qui pourrait intéresser certains lecteurs.
</p><p>
Il s'agit d'un article sur le formalisme des histoires consistantes, qui est une façon assez intuitive d'interpréter la mécanique quantique et de résoudre les problèmes conceptuels qu'elle pose. J'en profite pour introduire également la logique quantique, puisque le cadre est assez proche.
</p><p>
L'article est ici : <a href="http://ungraindesable.blogspot.fr/2015/08/linterpretation-des-histoires.html">http://ungraindesable.blogspot.fr/2015/08/linterpretation-des-histoires.html</a>
</p>
Quentin Ruyanthttp://www.blogger.com/profile/18395553776256376317noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4120648241229898319.post-38763883692052194342015-06-23T09:32:00.000+02:002015-06-23T15:21:20.861+02:00Les classes naturelles (2) : classifications scientifiques et essentialisme<p><div style="float: right"><a title="By joho345 (Own work) [Public domain], via Wikimedia Commons" href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File%3AReservekanister.JPG"><img width="300" alt="Reservekanister" src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/5/5d/Reservekanister.JPG/300px-Reservekanister.JPG"></a></div>
Dans le <a href="http://philosophiedessciences.blogspot.fr/2015/06/les-classes-naturelles-1-la-philosophie.html">dernier article</a>, nous nous sommes demandé si la façon dont on classifie les objets du monde en types ou familles, notamment dans les sciences, correspondait ou non à un découpage réel dans la nature. Nous avons vu que plusieurs attitudes existent à propos des classes naturelles :
<dl>
<dt>le constructivisme :</dt><dd> elles sont relatives à un point de vue humain, et peuvent être arbitraires ou conventionnelles.</dd>
<dt>le nominalisme :</dt><dd> il s'agit objectivement d'un bon découpage, mais qui ne correspond à rien dans la nature si ce n'est des ressemblances entre groupes d'individus.</dd>
<dt>le réalisme :</dt><dd> les classes naturelles existent dans la nature, et on peut éventuellement leur associer une essence (des propriétés intrinsèques qui identifient les membres de la classe, par exemple leur micro-structure).</dd></dl></p><p>
Nous nous sommes intéressé la dernière fois à cette question principalement sous l'angle de la philosophie du langage, et nous avons vu que les arguments de Kripke et Putnam pouvaient nous faire tendre vers l'essentialisme : généralement, les termes que nous utilisons pour désigner des classes naturelles fonctionnent comme s'ils faisaient référence à de réelles entités dans la nature plutôt qu'à des agrégats de propriétés superficielles. Cependant comme nous l'avions remarqué, ce n'est pas parce que le langage fonctionne ainsi que les classes naturelles existent réellement et correspondent à des essences : nous pouvons très bien être dans l'erreur.</p><p>
Aujourd'hui nous allons nous demander en quelle mesure l'essentialisme peut être défendu vis-à-vis des classifications produites par différentes disciplines scientifiques : la physique, la chimie, la biologie, la psychologie et la sociologie.</p><a href="https://philosophiedessciences.blogspot.com/2015/06/les-classes-naturelles-2.html#more">Plus d'infos »</a>Quentin Ruyanthttp://www.blogger.com/profile/18395553776256376317noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-4120648241229898319.post-40365614076291504382015-06-11T23:37:00.000+02:002015-06-12T16:07:17.986+02:00Les classes naturelles (1) : La philosophie du langage<p><div style="float: left"><a title="Par Pieni Tietosanakirja [Public domain], via Wikimedia Commons" href="http://commons.wikimedia.org/wiki/File%3ASalt_water_fish_with_Finnish_text.jpg"><img width="370" alt="Salt water fish with Finnish text" src="//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/a/a9/Salt_water_fish_with_Finnish_text.jpg/370px-Salt_water_fish_with_Finnish_text.jpg"></a></div>
Nous autres êtres humains adorons classer : les styles de musique, les livres sur nos étagères, les torchons et les serviettes... La science aussi produit des classifications : des êtres vivants, des étoiles, des minéraux ou des éléments chimiques...</p><p>
En un sens presque tous les noms communs de notre langage constituent une classe : celle des objets qu'ils servent à nommer.
</p><p> Mais nous ne pensons pas que toutes les classifications correspondent à un découpage naturel. Certaines sont orientées vers des buts pratiques, elles sont donc relatives à nos préoccupations d'êtres humains et nous sommes près à accepter qu'il y a une part d'arbitraire dans ce découpage, en tout cas qu'il ne correspond pas forcément à quelque chose d'objectif ou de naturel. Ce n'est certainement pas le cas à propos des artefacts, et la façon dont on classe les légumes ou les poissons pour nos besoins culinaires ou industriels, par exemple, ne correspond pas nécessairement à la façon dont les biologistes vont les classer en familles et espèces, ou encore, l'ensemble des objets blancs est tellement divers qu'il est douteux qu'il constituent une véritable classe naturelle d'objets. Il s'agit plutôt d'une propriété superficielle partagée par certains objets.</p><p>
Dans le cas des classifications scientifiques cependant on peut être amené à penser que ce découpage correspond à quelque chose de naturel, qu'il s'agit d'une bonne façon de découper le monde et de regrouper les objets qui n'est pas arbitraire ou conventionnelle et orientée vers des buts particuliers, mais objective.</p><a href="https://philosophiedessciences.blogspot.com/2015/06/les-classes-naturelles-1-la-philosophie.html#more">Plus d'infos »</a>Quentin Ruyanthttp://www.blogger.com/profile/18395553776256376317noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-4120648241229898319.post-14265533302644830972015-04-24T16:56:00.000+02:002015-04-24T17:04:55.101+02:00Les objets mathématiques existent-ils ?<div style="float: right"><a title="AlterVista at the German language Wikipedia [GFDL (http://www.gnu.org/copyleft/fdl.html) or CC-BY-SA-3.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/)], via Wikimedia Commons" href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File%3ALausanne_Ouchy_Skulptur_original_ShiftN_filtered.jpg"><img width="293" alt="Lausanne Ouchy Skulptur original ShiftN filtered" src="//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/2/26/Lausanne_Ouchy_Skulptur_original_ShiftN_filtered.jpg/293px-Lausanne_Ouchy_Skulptur_original_ShiftN_filtered.jpg"></a></div>
<p>Un des traits caractéristiques de la science moderne est une forte mathématisation des théories scientifiques, au moins depuis Galilée, qui affirmait que "la nature est un livre écrit en langage mathématique". Ce succès dans l'application des mathématiques au réel pourrait nous amener à penser que la connaissance mathématique n'est pas qu'une simple construction de l'esprit, qu'elle nous renseigne en quelque sorte sur le monde.</p><p>
Mais voilà justement, l'avènement de la science moderne, avec Copernic, Galilée puis Newton, remettant en cause sur la base de l'expérimentation la physique d'Aristote (une physique essentiellement qualitative qui avait été érigée en dogme au cours du moyen âge), a jeté en même temps le doute sur l'idée qu'on puisse accéder par la seule raison à des vérités premières. C'est le fameux débat entre empirisme et rationalisme qui animait la philosophie des lumières (peut-être que nous y reviendrons prochainement sur ce blog), les empiristes défendant l'idée que toute connaissance est issue de l'expérience. Or les vérités mathématiques ne sont-elles pas connues a priori, par la pure raison, sans recours à l'expérience ?</p><a href="https://philosophiedessciences.blogspot.com/2015/04/les-objets-mathematiques-existent-ils.html#more">Plus d'infos »</a>Quentin Ruyanthttp://www.blogger.com/profile/18395553776256376317noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-4120648241229898319.post-17185209085640742512015-02-28T19:54:00.000+01:002015-02-28T19:54:26.944+01:00Les couleurs<div style="float: left"><a title="Livrustkammaren (The Royal Armoury) / Erik Lernestål / CC BY-SA [CC BY-SA 3.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0) or Public domain], via Wikimedia Commons" href="http://commons.wikimedia.org/wiki/File%3ATill_boken_-_utst%C3%A4llningen_Kunglig_Vintage_-_Livrustkammaren_-_87663.tif"><img width="234" alt="Till boken - utställningen Kunglig Vintage - Livrustkammaren - 87663" src="//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/2/29/Till_boken_-_utst%C3%A4llningen_Kunglig_Vintage_-_Livrustkammaren_-_87663.tif/lossy-page1-400px-Till_boken_-_utst%C3%A4llningen_Kunglig_Vintage_-_Livrustkammaren_-_87663.tif.jpg"></a></div>
<p>Un débat de prime importance a animé la toile ces derniers jours : il concerne <a href="http://www.wired.com/2015/02/science-one-agrees-color-dress/">la couleur d'une robe</a>. L'occasion pour moi de vous parler de la philosophie des couleurs. Et oui, les couleurs sont un sujet de débat philosophique : c'est une question qui touche aux relations entre l'esprit et le monde physique et à la nature de la représentation et de l'expérience.</p><a href="https://philosophiedessciences.blogspot.com/2015/02/les-couleurs.html#more">Plus d'infos »</a>Quentin Ruyanthttp://www.blogger.com/profile/18395553776256376317noreply@blogger.com4